C’est enfant que nous découvrons l’abandon.
Quel bambin ne s’est pas vu raconter l’histoire du Petit Poucet, conduit dans une forêt puis largué là par ses bûcherons de parents.
Comme dans beaucoup de contes, l’histoire finit bien (parce que le gamin avait un cerveau et des poches…).
Fort heureusement , il existe désormais des moyens légaux de se départir d’un enfant sans le condamner à crever de faim dans un bois, ou, pire encore à se faire dévorer par les loups ….
Ah oui ; je suis sûre que quand vous étiez petits, on vous a aussi raconté que le loup mangeait des enfants ( et des grand-mères aussi)…
Dingue ce qu’on essaie de faire gober aux gamins quand même …
Le problème c’est que certains adultes n’ont jamais intégré que tout n’est pas vrai dans les contes…
Du coup, dans des dossiers de braconnage du loup, on entend parfois des avocats de la défense plaider que les loups rôdent dans les village à la recherche de chair fraîche…
Heureusement, la plupart de magistrats savent que, comme le prince charmant n’existe pas, le loup ne mange pas les petits enfants, …même les plus mal élevés.
Revenons à nos mout… à notre Petit Poucet pour, sans vouloir minimiser ses souffrances, en arriver à nos amis les animaux qui sont, à notre époque, beaucoup plus souvent victimes d’abandon que les enfants, …même les plus mal élevés.
Abandonner un animal constitue un délit pénal.
Cette infraction est susceptible de vous conduire à la case « prison », en passant par la case « banque » afin de retirer un peu de cash pour payer amende et éventuels dommages et intérêts aux protecteurs des animaux.
En effet, outre les peines complémentaires de confiscation de vos animaux (celui que vous avez largué mais aussi tous les autres) et d’interdiction de détenir des animaux et/ou d’exercer une profession en lien avec eux, la peine principale encourue est de 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
Exactement comme pour les actes de cruauté sur un animal.
En même temps, abandonner un animal ne relève t- il pas de la pure cruauté ?
Et parmi les cruels qui abandonnent, il y a les supers cruels, qui, en plus, souhaitent s’assurer que la bestiole crèvera. Ceux, là, qui placent l’animal dans des conditions ne lui laissant aucune chance de survie, encourent une peine de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
C’est un peu comme ces gars qui, quand ça ne va plus avec leur femme, décident de la buter pour lui enlever toute chance d’être heureuse avec quelqu’un d’autre… Tellement minable…
En toute logique, beaucoup de gens pensent qu’abandonner un animal induit nécessairement un coin de nature isolé, une corde (ou, mieux encore, une chaine) et un arbre.
Avec le temps, au scénario de la forêt, sont venus s’ajouter de nombreuses variantes dont, pour ne citer qu’elles, l’aire d’autoroute, le cabinet vétérinaire (« On dira aux gosses que le chien est mort »), le container à ordures ou encore de la grille de refuge animalier.
Sur ce dernier point, un petit rappel important pour les candidats à l’abandon : l’abandon légal, c’est « dans » le refuge avec signature d’un certificat de cession ; accrocher son animal au portail du refuge ou le balancer par-dessus la palissade au milieu de la nuit, c’est un délit. Et oui !
Quand on pense « abandon », on pense « chien », on pense « chat », mais, qu’il soit de compagnie ou de rente, aucun animal n’est à l’abri : bovins, équidés, rongeurs, reptiles… tous sont susceptibles de se retrouver un jour livrés à eux-mêmes par un humain aussi lâche que cruel. (Important : « Relâcher » Jeannot le lapin nain dans la nature ne vous ouvrira pas les portes du paradis mais celles d’une cellule. La peine encourue sera de 5 ans et 75.000 euros d’amende parce que le petit Jeannot, il n’est pas équipé pour la vie sauvage et sa première rencontre avec un animal qui, lui, le sera, lui sera nécessairement fatale. « Crac » ! le Jeannot…)
Mais, parce que l’animal est de mieux en mieux protégé par la loi, de nos jours, l’abandon ne consiste pas seulement à aller larguer un animal loin du cœur et loin des yeux.
Ce qui caractérise désormais l’abandon, ce n’est pas tant le « loin des yeux » que le « loin du cœur ».
En effet, régulièrement, des juridictions condamnent des propriétaires d’animaux pour des abandons commis « à domicile ».
Ainsi, la jurisprudence caractérise le délit d’abandon dans le fait de se désintéresser durablement du sort d’un animal, de ne pas lui apporter les soins vitaux dont il a besoin, ou encore de le maintenir de manière durable dans des conditions insalubres.
Abandonner un animal, c’est le laisser tomber.
Bien sûr, il peut arriver qu’un accident de la vie nous conduise à devoir nous départir de notre animal ( ou de celui d’autrui … « Le Livret A oui, le chihuahua, non ») mais, grâce aux associations, il existe aujourd’hui des moyens de le faire de manière humaine et digne.
A l’heure où chacun sait que les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité, choisir la cruauté n’est désormais plus admissible et cela ressort clairement des peines prononcées par les juridictions saisies.
En résumé, l’abandon, c’est NON!
Excellent écrit, clair, factuel, objectif. BRAVO
Merci Murielle pour votre gentil commentaire. 🙏😉